Boîte à outils d’IFC Genre et infrastructure Arguments économiques : Industrie minière

Argumentaire : Industrie minière

Les industries extractives sont, de longue date, un secteur à prédominance masculine. Les entreprises opérant dans ce dernier se rendent de mieux en mieux compte que l’amélioration de l’équité entre les genres présente des avantages en ce qui concerne aussi bien les résultats financiers que les relations avec la population locale.
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Industries extractives

Cet argumentaire examine les possibilités que pourraient procurer une amélioration de l’équité entre les genres à tous les niveaux de la main-d’œuvre, tout au long de la chaîne d’approvisionnement et dans le cadre du développement communautaire, ainsi que l’adoption de mesures pour combattre la violence et le harcèlement basés sur le genre.
Principales conclusions

Amélioration des opérations et de la collaboration avec la population locale

02

L’augmentation du nombre de femmes dans les chaînes d’approvisionnement renforce la diversité des fournisseurs, réduit les coûts et favorise l’innovation et la concurrence à l’échelon local.

Une solide réserve de fournisseurs locaux composés aussi bien de femmes que d’hommes améliore l’efficience et le développement communautaire.
01

L’augmentation de la représentation des femmes dans la main-d’œuvre a des effets positifs sur les résultats financiers.

L’accroissement de la diversité à tous les niveaux des entreprises opérant dans le secteur minier — des opérations à la haute direction et jusqu’au Conseil d’administration —entraîne une amélioration des résultats financiers.
03

L’augmentation du nombre de femmes participant aux activités de collaboration avec la population locale peut contribuer à créer un soutien pour les projets d’extraction.

Il est essentiel de collaborer étroitement aussi bien avec les femmes que les hommes pour renforcer l’adhésion de la population locale, améliorer l’économie locale et l’investissement social.
04

Il est essentiel de lutter contre la violence et le harcèlement basés sur le genre dans le secteur minier pour améliorer les résultats et maintenir de bonnes relations avec la population locale.

Les entreprises doivent veiller à ce que les femmes et les hommes puissent travailler dans un milieu sécurisé et respectueux, et prendre des mesures face aux possibilités de violence et de harcèlement basés sur le genre parmi les populations hôtes.

Stratégies pour combler les disparités entre les genres

L’argumentaire présente les stratégies visant à améliorer l’équité entre les genres à tous les niveaux de l’entreprise, ainsi que tout au long des chaînes d’approvisionnement et dans le cadre des relations avec la population locale.
Améliorer le recrutement, le maintien en fonction et la promotion des femmes à tous les échelons du personnel
Accroître la voix et la participation des femmes à l’évaluation et à la mise en œuvre des politiques d’équité entre les genres
Accroître la représentation des femmes dans la chaîne d’approvisionnement des industries extractives
Améliorer la collaboration avec les femmes dans les populations hôtes
Réduire la violence et le harcèlement basés sur le genre et améliorer les services de soutien
Pour de plus amples informations et ressources, voir :

Améliorer le recrutement, le maintien en fonction et la promotion des femmes à tous les échelons du personnel
Accroître la voix et la participation des femmes à l’évaluation et à la mise en œuvre des politiques d’équité entre les genres
Accroître la représentation des femmes dans la chaîne d’approvisionnement des industries extractives
Améliorer la collaboration avec les femmes dans les populations hôtes
Réduire la violence et le harcèlement basés sur le genre et améliorer les services de soutien
Faits saillants

La diversification du secteur produira une large gamme de dividendes.

8-17 %
Bien que certaines entreprises du secteur minier se soient engagées à avoir une main-d‘œuvre composée pour 50 % de femmes à l’horizon 2025, ces dernières ne constituent que 8 % à 17 % de cette main-d‘œuvre à l’échelle mondiale.

Source: McKinsey

15 %
BHP Billiton a fait état d’une amélioration de 15 % des résultats obtenus par ses 10 opérations les plus inclusives sur le plan du genre.

Source: Financial Times

13 %
Environ 40 % des fonctions assignées aux débutants dans le secteur minier (ainsi que dans le secteur de l‘énergie et les sociétés d’utilité publique) sont assumés par des femmes, tandis que ces dernières ne constituent actuellement que 13 % des membres de la haute direction dans les industries extractives.

Source: McKinsey

133 %
Selon différentes études, les entreprises qui font de la diversification du genre de leurs fournisseurs une priorité affichent des rendements de l‘investissement dans la passation des marchés plus élevés de 133 %, dépensent 20 % de moins dans le cadre de leurs opérations d’achat et ont des équipes de passation de marchés considérablement plus réduites que ceux dont les fournisseurs sont moins divers.

Source: Wharton Magazine

31 %
D’après une étude menée en 2019 en Afrique du Sud, 31 % des femmes exerçant une activité dans les industries extractives ont déclaré que les sévices commis par leurs collègues étaient, pour elles, une source de préoccupation au travail.

Source: Extractive Industries and Society

175
Allégations de harcèlement ou d‘agression sexuelle visant trois grandes sociétés minières opérant dans l’ouest de l’Australie, entre 2019 et 2021.

Source: Frances Mao

Près de 50 %
Selon une enquête menée par Rio Tinto auprès de 10 000 employés, près de la moitié des répondants ont indiqué avoir été victimes de harcèlement (c‘est le cas de 53 % des femmes, de 47 % des hommes et d’un pourcentage encore plus élevé des personnes LGTBIQ+).

Source: Elizabeth Broderick & Co

Exemples et études de cas
Newmont Mining Corp. Se fixe des cibles de diversité de genre ambitieuses
Newmont s’est fixé des cibles ambitieuses en matière de diversité de genre en prenant l’engagement que son projet d’Ahafo North, au Ghana, aurait une main-d’œuvre composée à parts égales d’hommes et de femmes dès le début de ses opérations commerciales. À l’échelle mondiale, la société a pris des mesures novatrices pour améliorer la culture de travail en procédant, entre autres, à un examen général et en tenant des conversations individuelles. Cet examen a permis de recenser 400 « symboles d’exclusion » tels que des panneaux portant la mention « Attention hommes au travail », des aires de stationnement réservées (par exemple aux employés par opposition aux sous-traitants), l’affectation des sièges dans les navettes aériennes en fonction du niveau hiérarchique, et des équipements de protection individuelle mal adaptés aux femmes enceintes. Newmont s’est engagé non seulement à prendre des mesures pour éliminer ces symboles d’exclusion, mais aussi à améliorer de 1 % par an la participation des femmes aux opérations et à assurer leur maintien en fonction. La société minière a mis à l’essai diverses initiatives pendant une période de 15 mois dans le but de déterminer les principales stratégies qu’elles adopteraient, comme la soumission de CV anonymes et l’amélioration de la diversité de genre dans les listes de candidats et les jurys d’entretien. Grâce à ces initiatives, Newmont est devenu l’une des 418 sociétés couvertes par l’indice d’égalité des genres de Bloomberg. Elle est aussi devenue la première entreprise du secteur minier à émettre une obligation durabilité dont les taux d’intérêt sont liés à son aptitude à atteindre la parité de genre au niveau de la haute direction (PDG inclus) à l’horizon 2030.
BHP s’emploie à assurer la parité des genres au niveau de ses effectifs
En 2016, BHP a annoncé qu’il avait pour objectif de porter à 17,6 % à 50 % en 2025 la proportion de femmes dans ses effectifs. En février 2022, cette proportion était de 30 % à l’échelle du personnel, de 50 % au niveau de la haute direction et de 38 % aux postes répondant directement à cette dernière. Dans un blogue de 2022 dans lequel elle examinait les éléments qui avaient aidé la société à progresser en ce domaine, la Directrice des ressources humaines de BHP, Athalie Williams, a indiqué que les améliorations observées avaient essentiellement tenu, au départ, aux efforts déployés pour remédier aux distorsions au niveau de l’embauche et du recrutement, au renforcement des formules de travail flexibles, à la poursuite d’un dialogue plus ciblé sur l’équité entre les genres et le respect au travail à l’échelle de la société et à la conduite d’un examen annuel des disparités de rémunération entre les femmes et les hommes. L’initiative de BHP a aussi donné lieu à l’ajustement de la rémunération de 6 000 personnes de manière à réduire les écarts salariaux (pour un montant de plus de 19 millions de dollars au cours des cinq dernières années) ainsi qu’à des pratiques d’embauche assurant un meilleur équilibre entre les femmes et les hommes, et elle a permis de ramener à seulement 0,6 % la différence entre les taux de rotation volontaire des effectifs masculins et féminins.
« Après avoir bien réfléchi » : les avantages de consultations associant les femmes et les hommes
Un membre de la direction d’une entreprise du secteur minier péruvien a expliqué, dans le cadre d’une étude de la Banque mondiale, l’importance que revêtait la participation des femmes aux consultations de la population locale : « Il est vrai que les femmes (ne participent pas directement à la prise de décision) dans la plupart des cas, mais il est également vrai que les hommes qui, au départ, s’étaient dits d’accord avec l’entreprise, revenaient sur leur décision après « avoir bien réfléchi » à la question ce qui, selon lui, voulait dire qu’ils avaient parlé à leur femme. Si l’opinion de ces dernières avait été prise en compte dès le départ, il aurait été possible de gagner du temps et de l’argent au niveau des projets ». La même étude donne l’exemple d’hommes qui envisageaient de se mettre en grève, mais en avaient été dissuadés par les femmes de leur communauté qui avait besoin de leurs revenus.

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